Apres l'orage

Jean Cremers n’a plus à me convaincre. Dès ses premiers ouvrages, j’étais conquise par son univers singulier. Alors, en apprenant que son nouveau roman graphique abordait les inondations de juillet 2021 en province de Liège, j’ai su que l’émotion serait au rendez-vous. Et quelle claque !

On suit Hélène, venue rendre visite à ses parents. Mais à l’heure du départ, impossible de repartir : les routes sont impraticables, l’eau monte, et l’angoisse s’installe. Les personnages tentent de sauver l’essentiel, cherchent refuge dans les étages, se hissent sur les toits… La tension est palpable. Nous avons tous vu ces images aux infos, mais ici, Jean Cremers nous plonge au cœur de la catastrophe avec une intensité rare, sans jamais tomber dans le sensationnalisme.

Ce qui fait la force de son travail, c’est le soin méticuleux qu’il apporte à ses personnages. Je le suis sur les réseaux, et je sais combien il peaufine chaque expression. Résultat : Hélène est incroyablement expressive. Par son corps, ses gestes, ses silences, elle nous transmet chaque émotion, chaque frisson.

Graphiquement, c’est une splendeur. Les couleurs, les atmosphères, les cadrages… certaines planches se passent même de texte tant les illustrations parlent d’elles-mêmes. Comme dans Grand Large, parfois une seule image suffit à tout raconter.

Un détail particulièrement touchant : Jean Cremers s’est inspiré de sa propre famille pour dessiner les parents d’Hélène, ajoutant une dimension profondément humaine et sincère à l’histoire.

En somme, Après l’orage est un véritable coup de cœur. Un roman graphique puissant, bouleversant, et visuellement époustouflant. Une lecture incontournable.