
Écrire l’absence
Il y a des livres qui ne racontent pas juste une histoire, mais qui viennent doucement s’installer en nous comme une présence discrète. Écrire pour personne d’Antoine Casanova m’a fait cet effet là. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, et surtout à le ressentir.
Tout part de Grand-Pierre, un personnage un peu fou, un peu tendre, un peu insaisissable. Il est mort et le narrateur essaie de le faire revivre à travers des souvenirs, des petits bouts de vie, des éclats de mémoire. Rien n’est linéaire, tout est fragmenté, comme si on recollait les morceaux d’un miroir cassé. Et c’est justement cette forme qui m’a touchée : elle ressemble à la mémoire, à ce qu’on garde, à ce qu’on oublie.
Ce que j’ai trouvé très fort, c’est cette idée d’écrire même si personne ne lit. Écrire pour que quelqu’un continue d’exister, même dans le silence. C’est beau, non ?
Comme une façon de dire : "Tu es parti, mais je ne t’efface pas."
Le style est tout en finesse. Pas de grandes phrases, pas de démonstration. Juste des mots simples, suspendus, qui résonnent longtemps. Parfois, j’ai refermé le livre juste pour laisser une phrase flotter un peu dans ma tête. Il y a quelque chose de très intime dans cette écriture, comme si on lisait un journal secret.
Écrire pour personne, c’est un livre qui ne cherche pas à séduire, mais à exister. Et c’est pour ça qu’il m’a plu. Il m’a rappelé que les mots peuvent garder vivants ceux qu’on a perdus. Et que parfois, écrire suffit.
Infos Pratiques
Ecrire pour personne - Antoine Casanova
Paru en novembre 2024 chez ArtsMonie Editions
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